vendredi 31 août 2012

Isabelle-Rachel Casta

Rendez-vous à la Médiathèque départementale du Nord
le lundi 10 septembre à 18h30 pour Passerelles Fantastik
avec Isabelle-Rachel Casta, maître de conférences en littérature française.

Tous les renseignements ici





mercredi 29 août 2012

La Belgique fantastique

 Allez visiter le Musée d'art fantastique de Bruxelles.

 "La collection permanente présente des pièces de différentes générations qui ont toutes un point commun avec le fantastique, l'étrange ou le surréalisme. Cette collection totalement atypique mélange toutes les techniques : arts plastiques, peinture, sculpture,...
C'est dans une maison patricienne, située à deux gouttes de sang du Musée Horta, que vous pourrez rencontrer un Eléphant Man qui vous dévoilera peut-être sa biographie, découvrir de nombreuses oeuvres étonnantes comme Les mouches tueuses ou La momie de Mato Grosso ou encore observer de près une morpho-symbiose entre une femme et une araignée ! Ne vous en déplaise, la collection est aussi unique qu'étonnante. Le musée s'efforce, d'ailleurs, d'enrichir perpétuellement sa collection de nouvelles pièces. Le Musée de l'Art Fantastique organise aussi beaucoup d'animations, ce qui lui permet de recevoir des visiteurs de différents horizons et de tous les âges. Le musée propose d'ailleurs une visite pédagogique que les enseignants peuvent préparer en téléchargeant, via le site, les dossiers en pdf prévus à cet effet" 

Allez vous perdre dans le labyrinthe fantastique, dégustez une bière fantastique, fêtez Halloween et un Noël très très spécial !
Les prochaines manifestations sont à découvrir ici.






Patricia Le Gall (Médiathèque départementale du Nord)

lundi 27 août 2012

La Bit lit


La Bit lit ? qu’est-ce que c'est que ça ?
 Après la « chick lit », c’est au tour de la « bit lit » de faire sensation et d’affoler le monde de l’édition.
Construit sur le modèle de la « chick lit » (littérature de « poulettes »), le terme vient de To Bite (mordre) en anglais et de lit (pour littérature). Son succès doit beaucoup à l'avènement de la saga Twilight de Stephenie Meyer, qui a suscité un regain d'intérêt phénoménal pour le vampire.

Toutefois, il ne faudrait pas confondre la bit lit avec la romance surnaturelle, (plutôt destinée aux adolescents et surtout, beaucoup plus « soft ») ou le roman gothique.
  
Sous genre de la fantasy urbaine, la Bit lit met en scène, une héroïne jeune et belle, confrontée au surnaturel et tombant (fréquemment) amoureuse d’une créature, qu’elle soit vampire, loup garou, nécromancien, fée, etc.
Dans « l’urban fantasy », la magie existe et le monde est peuplé de créatures qui  y côtoient des jeunes femmes d’aujourd’hui aux prises avec des préoccupations très actuelles. La « normalité » n’existe pas et le danger ne vient pas forcément d'où l’on pense. L’ héroïne évolue donc dans le monde contemporain et peut être elle-même une créature fantastique.
Comme ses « collègues » de la chick lit, elle se présente comme un personnage fort et indépendant, financièrement et socialement, elle a des amies qui jouent des rôles importants et elle n’attend pas tout de la rencontre avec le « prince charmant ». Au contraire, elle se trouve au cœur de l’action dans tous les domaines, et les personnages masculins apparaissent plutôt secondaires.

Mélange de chick lit et de fantastique, ce genre littéraire, où l’on peut trouver également des éléments de romance et de policier, est majoritairement écrit par des femmes. Que ce soit Charlaine Harris (la Communauté du Sud)  ou Laurell K Hamilton (Anita Blake), elles sont assez prolifiques et ont quasiment toutes une bonne trentaine de titres à leur actif. Le plus souvent, il s’agit de séries dont les héroïnes sont de vraies célébrités et qui ont fait parfois l’objet d’adaptation à l’écran (petit ou grand).
En pleine expansion aux États-Unis et en Grande Bretagne, le phénomène a gagné la France et a fait d’ailleurs l’objet d’une exposition lors du salon du livre de Paris en mars dernier, exposition proposée par deux des leaders du marché de l'édition : Milady et J’ai lu. 

 A visionner une conférence sur la bit lit, au salon du livre de Paris, en mars 2012 :

 
Quelques auteures de Bit Lit :

Catherine Blomme (Médiathèque départementale du Nord)

vendredi 24 août 2012

La Licorne dans tous ses états

Musée de Cluny-Paris
La Licorne est un animal légendaire, qui a une place prépondérante dans les bestiaires* médiévaux avec son corps de cheval, de couleur blanche et une corne pointue au milieu du front. Elle est représentée dans de nombreuses tapisseries ainsi que sur les armoiries héraldiques.
Symbole de puissance, de pureté et de chasteté, elle fascine et inspire les artistes :

  •  Unico , manga du Japonais Osamu Tezuka, est une petite licorne qui voyage dans le temps.
La dernière Licorne est un film d'animation de Jules Bass et de Arthur Rankin Jr, sorti en 1985, adapté du roman de Peter S. Beagle

  • Dans le jeu de rôle Donjons et Dragons, ce sont des créatures puissantes, grâce à leurs pouvoirs magiques.
  • Terry Brooks, dans son roman de fantasy La licorne Noire, la présente comme une créature maléfique.
  • Martine Bourre a écrit et illustré La Licorne, un bel album pour enfants.

  • Ecoutez Les Compagnons de la Chanson chanter la Licorne

  • Et pourquoi pas une licorne en origami ?

De nombreux sites sont consacrés aux licornes, en voilà 2 :
  • NooSFere propose une bibliographie sur le thème des licornes
  • Unicorne  propose un bref historique et des liens vers d'autres sites


Patricia Le Gall (Médiathèque départementale du Nord)
 
*Au Moyen Age, un bestiaire est un manuscrit qui regroupe des textes sur les "bêtes", animaux imaginaires ou réels.




mercredi 22 août 2012

La Demeure du Chaos


Située à Saint-Romain-au-Mont-d'Or, dans la banlieue ouest de Lyon (Rhône), la Demeure du Chaos est un musée d'art contemporain, pas comme les autres, ce lieu provoque des réactions extrêmes et opposées : œuvre d'art pour certains, c'est une monstruosité pour d'autres.
Le créateur du lieu Thierry Ehrmann explique sa démarche artistique "La Demeure du chaos peut être vue comme une déconstruction de notre époque en résonance avec le mouvement perpétuel du monde..", à lire la suite de son interview ici










Pour visiter ce lieu "fantastique", où le quotidien dérape, où les certitudes et les convenances artistiques et autres sont bousculées, cliquez ici.

Vous serez subjugué, horrifié, mais certainement pas indifférent!
 


 Patricia Le Gall (Médiathèque départementale du Nord),

(Photos d'Amandine Rual)

lundi 20 août 2012

L'univers fantastique d'Anthony Browne

L'univers d'Anthony Browne est fait de métamorphoses, de rêves, de références aux contes de fées, c'est un monde qui s'ancre dans la réalité au début de l'histoire et y revient à la fin, mais entre les deux, l'imagination est au pouvoir, une imagination imprégnée par le surréalisme, qui transforme les objets, les décors, les apparences...
Plongez-vous dans ces albums et délectez-vous de chaque image, foisonnante de détails insolites et mystérieux...

  • Anna et le gorille (édité chez Kaléidoscope)
 Pour son anniversaire, Anna a demandé un gorille. Quand elle découvre à son réveil une peluche, elle la jette, mais ce petit gorille a des pouvoirs surprenants ...
 
  • Tout change (édité à l’École des Loisirs)
L'auteur s'est amusé à se mettre dans la tête de Joseph, à qui son père a dit mystérieusement un matin que les choses allaient changer, eh bien les choses changent effectivement, la bouilloire devient un chat, par exemple...Le quotidien qui dérape jusqu'à la surprise finale qui fait revenir les pieds sur terre

  • Dans la forêt profonde (édité à l’École des Loisirs)
Le petit Anthony traverse une forêt habitée par des personnages de contes célèbres...



sans oublier les albums avec le célèbre Marcel, petit gorille sympathique et rêveur...




Pour mieux connaître cet auteur, lisez Mon métier mon œuvre et moi (édité chez Kaléidoscope, en 2011)
L'auteur et illustrateur y livre les secrets de fabrication de ses albums et parle de ses méthodes de travail.


Patricia Le Gall (Médiathèque départementale du Nord) 

Ici un entretien avec Anthony Browne sur le site des éditions Kaléidoscope

vendredi 17 août 2012

La mécanique du coeur

Troisième livre de Mathias Malzieu, paru en 2007 chez Flammarion, la Mécanique du cœur raconte l'histoire de Jack, né par une froide nuit de l'hiver 1874, avec le cœur gelé. Pour qu'il survive, une sorcière lui greffe une horloge à la place du cœur...

L'auteur de ce roman est le chanteur du groupe Dyonisos,qui a fait une adaptation musicale de ce livre (album distribué par Barclay en 2007).

En 2013, cette belle histoire onirique et fantastique deviendra un film d'animation, réalisé par Mathias Malzieu lui-même. Il en parle ici.



Pascale Leignel et Patricia Le Gall
(Médiathèque départementale du Nord)

mercredi 15 août 2012

La Fantasy dans le Loiret

La 2ème convention nationale française de la Fantasy aura lieu du 23 au 26 août à  Semoy (Loiret), en même temps que la 39ème convention nationale française de la Science-Fiction.
Cette 2ème convention est organisée par Elbakin.net.
Quatre jours de rencontres, de conférences, d'animations autour d'une passion commune, la fantasy.
Plus d'infos ici         

lundi 13 août 2012

Les territoires du conte - 2/2

L’héritage de Shrek : Once upon a time et Grimm, l’irruption du fantastique

Aussi évocateur soit-il, le titre ci-dessus n’en est pas moins légèrement mensonger. En effet, cet attrait pour l’univers des contes a donné lieu à deux lignées d’œuvres relativement distinctes :

La première, issue de Shrek, film réalisé par Andrew Adamson et Vicky Jenson qui ont adapté librement le conte de William Steig, s’inscrit dans une veine enfantine et plus ou moins parodique, nous donnant à voir le pays très très lointain dans lequel se déroulent les contes.
Parmi les œuvres s’inscrivant dans cette lignée, on peut citer la série de romans Princesses mais pas trop de Jim C. Hines, mettant en scène les enquêtes de Cendrillon, Belle et Blanche Neige devenues agent spéciaux du royaume ou La Revanche du Petit Chaperon rouge qui voit le personnage partir au secours d’Hansel et Gretel.

La seconde serait plutôt issue du film de Terry Gilliam, Les Frères Grimm sorti en 2005. L’approche est assez différente puisqu’il ne s’agit plus ici d’imaginer  l’univers des contes comme un univers à part entière, semblable à d’autres mondes de fantasy, mais plutôt comme une frontière franchie par les auteurs et mettant en contact nos deux mondes.

Les contes de fées sont alors utilisés sous l’angle du fantastique à proprement parler (l’irruption du surnaturel dans le monde réel), plutôt que de la fantasy.

Ainsi dans le roman Enchantement d’Orson Scott Card, le héros est un jeune universitaire américain d’origine russe, fin connaisseur de la mythologie slave qui va ainsi se retrouver confronté à la Belle au bois dormant et à la méchante sorcière Baba Yaga dont il va pénétrer l’univers.

On retrouve cette idée dans les deux séries américaines citées dans le titre :
- dans Once Upon a Time, la fille de Blanche Neige et du Prince Charmant a été envoyée dans notre monde pour être protégée des manigances de la reine, ignorante de ces origines elle découvrira progressivement que les personnages des contes de fées vivent dans une petite ville du Maine.
- dans Grimm, le héros est un détective chargé de protéger la population des monstres de contes qui ont infiltré le monde réel.

Cette idée se retrouve également dans de nombreux romans dont certains sont évoqués dans la bibliographie, on peut citer ainsi :
- Les sœurs Grimm de Michael Buckley
- Petits contes à régler de Gaël Bordet
- Peter & Max : dans l'univers de Fables de Bill Willingham, complément de la série de comics du même auteur.
- Règlement de contes, série de BD de Damien Marie et Damien Vanderstraeten

Dans les œuvres évoquées jusqu'à présent les références aux contes sont relativement claires, mais voilà  d’autres romans qui utilisent cet imaginaire de façon moins précise :

- La guerre des fleurs de Tad Williams est un récit de low fantasy (roman mettant en scène la découverte d’un monde imaginaire, Le monde de Narnia de C. S. Lewis étant l’un des meilleurs exemples du genre) , relativement classique à première vue mais dont le monde se base sur l’univers des fées (l’un des personnages est un hommage non dissimulé à la Fée Clochette de J. M. Barrie).

- Les flammes de la nuit de      Michel Pagel : un enchanteur détourne les vœux jetés par les fées sur le berceau de la princesse Rowena et fait d’elle une sorcière indépendante et fière.

- Les chroniques de l'Imaginarium Geographica de James A. Owen : on retrouve, dans un autre contexte toutefois, l’idée que certaines histoires ne sortent pas de l’imagination des auteurs mais qu’elles ont été réellement vécues par eux (comme dans le film de Terry Gilliam).



Dans cet article nous avons évoqué les contes de fée uniquement sous l’angle du merveilleux et de la fantasy, il s’agit toutefois pour la plupart de récits dont la structure et la morale sont relativement intemporelles, cela fait que de nombreuses œuvres, cinématographiques notamment, vont faire allusion à ces textes qui font partie de la mémoire de l’humanité, Le Petit Chaperon rouge en particulier a donné lieu à de nombreuses adaptations qui, pour certaines, ne retiennent que la trame générale de l’œuvre et s’éloignent du merveilleux, on peut ainsi citer :

De la même façon que les contes merveilleux témoignaient de la volonté de ré-insuffler de l’irrationnel dans un monde modelé par la philosophie des Lumières, sans doute ces nombreuses adaptations sont un moyen de réinjecter du rêve dans un monde qui en manque parfois cruellement.

Damien Moutaux (Médiathèque la Corderie - Marcq-en-Baroeul)

vendredi 10 août 2012

Le Trône de fer


En 1991, George R. R. Martin, a commencé à écrire une série de romans de fantasy, toujours en cours de parution, le premier volume est paru en 1996. On retrouve les codes du monde de la fantasy, un monde imaginaire, où la civilisation est de type médiéval et où la magie et les créatures légendaires comme les dragons ont existé et sont supposées avoir disparu. Il y a trois intrigues principales dans Le Trône de Fer : la rivalité de plusieurs maisons nobles pour le trône royal de Westeros, le réveil d'une race de créatures appartenant aux légendes dans les contrées glacées du nord et la tentative de reconquête du trône par la dernière héritière de la dynastie royale de Westeros.

Voilà pour le contexte, les thèmes abordés sont plutôt traditionnels, mais ce qui fait la force du récit c’est le nombre important de personnages principaux (plus de 20 !) et, même si le combat entre le bien et le mal semble au cœur de la série, la complexité des personnages et leur ambigüité font de cette série une petite merveille tant les renversements de situation sont nombreux. En effet, l’auteur n’hésite pas à tuer des personnages principaux, ce qui déstabilise le lecteur dans sa perception des héros.
La série a connu un succès croissant, elle est traduite en 25 langues, plus de 15 millions d’exemplaires ont été vendus !!

En janvier 2007, la chaîne de télévision HBO acquiert les droits d'adaptation du Trône de fer dans l'intention d'en faire une série télévisée. Le pilote est tourné à la fin 2009, essentiellement en Irlande du Nord. HBO donne ensuite son feu vert pour le tournage d'une saison entière diffusée en avril 2011. George R.R. Martin écrit lui-même le scénario du huitième épisode. La série rencontre un important succès commercial et critique et la chaîne donne son accord pour le tournage d'une deuxième et d’une troisième saison en avril 2012, le scénario de son neuvième épisode est également écrit par l'auteur du livre.
Alors jetez-vous sur cette série ! 

Pour conclure, je vous propose deux extraits tirés de l’œuvre du philosophe allemand Friedrich Nietzsche qui, selon moi, collent très bien à la problématique du Trône du fer :
 - "Il n'y a pas de phénomènes moraux, mais seulement une interprétation morale des phénomènes" (dans Par delà bien et mal)
 - "Le mal n'existe pas en soi, c'est une projection imaginaire des "faibles" qui n'assument pas le caractère tragique de la réalité et ont besoin de trouver un coupable à punir" (dans Généalogie de la morale).

Marie-Françoise Delcambre (Médiathèque départementale du Nord)

mercredi 8 août 2012

Zoom Editeurs du Nord-Pas-de-Calais 2

Les éditions Lapin ont une ligne éditoriale très originale  :
 "Les éditions Lapin éditent sur papier le meilleur du portail lapin afin d'infliger au monde entier l'absurdité de cet humour déplorable. Et en plus, nous en sommes très fiers...", la suite ici

Dans leur catalogue, nous avons repéré ce titre "fantastik" :
Mecha no ude écrit et dessiné par Paka , paru en 2011 :

La rencontre entre le héros, un garçon banal et Nidji qui vient de l'intra-monde, affublée de bras de robot. Nidji découvre la Terre, mais elle est poursuivie par les autorités de son monde, qui n'ont pas accepté sa fuite....

Pour en savoir plus sur cette BD, cliquer ici, et une interview de l'auteur ici



Patricia Le Gall (Médiathèque départementale du Nord)

lundi 6 août 2012

Les territoires du conte - 1/2


Dans la bibliographie à l’origine de ce blog, l’un des chapitres s’intitule «Il était une fois…un nouveau territoire ». Nous y évoquions, à travers quelques exemples, cette idée d’utiliser, voire de détourner l’univers des contes merveilleux pour y inscrire de nouvelles histoires.
Depuis la réalisation de notre bibliographie, cette approche des contes a donné lieu à de nouvelles œuvres, notamment au cinéma et à la télévision, et il paraissait intéressant de revenir plus longuement sur ce phénomène.
Le conte merveilleux ou conte de fée est un sous-genre du conte dans lequel interviennent des éléments surnaturels ou féeriques. Au fil du temps, les contes ont acquis une notoriété très importante, notamment ceux d’Andersen, Perrault ou Grimm, mais cette démocratisation s’est accompagnée d’une forme de méconnaissance de leur univers. En effet, à la dimension initiatique destinée aux enfants, s’adjoignait une vraie volonté de réintroduire le merveilleux et le surnaturel dans la société face au rationalisme des Lumières.
Andersen              les frères Grimm              Perrault
Genre vaste et protéiforme, le conte merveilleux est complexe à définir, toutefois on retrouve dans la plupart des cas l’idée que l’histoire se déroule dans un « ailleurs » où le fantastique est la norme, se distinguant en cela des mythes et légendes auquel il est parfois associé et qui, eux, s’ancrent dans l’Histoire, le surnaturel étant lié au contexte temporel d’une époque héroïque lointaine. Le conte merveilleux est en cela le précurseur de la fantasy bien plus que du fantastique.
Le retour en force de l’univers des contes dans la littérature et le cinéma fantastiques ne participe pas réellement d’une volonté avérée des auteurs de revenir aux origines du conte, mais tient plutôt à la démocratisation de la fantasy, même si quelques œuvres traduisent toutefois une vraie connaissance des œuvres originales et la volonté de s’éloigner de la vision disneyenne, certes charmante, mais aseptisée, des contes.

Nous distinguerons donc deux types de variations sur l’univers des contes 

-La première consiste en une reprise relativement fidèle du récit afin d’en donner une nouvelle version.
-La seconde consiste en une utilisation plus générale des contes sans s’attacher à l’un d’eux en particulier.

Les contes revisités, l’influence de la fantasy

Outre les œuvres originales (nous entendons par là les versions écrites les plus anciennes et/ou reconnues), les versions les plus connues des contes sont sans doute celles proposées par les studios Disney. Cependant nous n’allons pas nous y attarder très longtemps dans cet article et ce pour deux raisons :
-La première est leur notoriété, rendant quasi inutile leur présentation
-La seconde, plus complexe, tient à ce qui semble être l’approche de ces contes par Walt Disney : même si la dimension  fantastique n’est pas totalement absente puisque l’on retrouve dans ces histoires des dragons et autres sorcières, l’atmosphère générale est plus proche de l’idée que se faisait Hollywood du Moyen-âge et de la Renaissance en Europe et l’on n’y retrouve pas réellement l’influence de l’heroic fantasy qui imprègne les œuvres plus contemporaines.

Puisque aucune chronologie claire ne semble se dessiner quant à l’évolution de cette approche des contes, nous allons commencer par les œuvres qui ont fait l’actualité de ces derniers mois.
Les mois d’avril et mai ont vu la sortie consécutive de deux versions de Blanche-Neige.

- Blanche-Neige de Tarsem Singh qui se caractérise à la fois par une approche esthétique singulière, faite de plans très travaillés mais ne cherchant pas à donner une impression de réalisme, idée en phase avec la nature des contes qui sont par définition délibérément fictifs, mais également par son approche très contemporaine du vieillissement et de la perte de la beauté chez les femmes.

- Blanche-Neige et le Chasseur de Rupert Sanders, qui, lui, assume pleinement l’inspiration issue de la fantasy avec une atmosphère plus proche du Seigneur des anneaux de Peter Jackson.
Ce film est notamment produit par Joe Roth qui fut également impliqué dans Alice au pays des merveilles de Tim Burton qui présente la particularité de s’inspirer autant d’Alice au pays des merveilles que de sa suite De l'autre côté du miroir. Visuellement, le film se situe entre les deux versions de Blanche-Neige évoquées précédemment, mêlant batailles épiques et scènes proches du cinéma d’animation.

- à noter également pour le jeune public Cendrillon au Far West, film d’animation français dont le rapport avec le conte original peut sembler lointain, mais qui témoigne en fait de la volonté du réalisateur  Pascal Hérold de rendre hommage aux nombreuses versions de cette histoire.

- la France peut également s’enorgueillir d’avoir été le berceau de l’une des premières adaptations récentes et adultes des contes : le Petit Poucet d'Olivier Dahan qui s’inscrit parfaitement dans la lignée des œuvres précitées, même si elle a reçu  un accueil relativement tiède de la part du public français.

Avant de remonter un peu dans le temps et de reparler littérature, on peut évoquer quatre œuvres qui devraient faire l’actualité dans un futur proche :
Tout d’abord Le Monde fantastique d’Oz de Sam Raimi, (prequel au Magicien d’Oz de Lyman Frank Baum) prévu pour 2013, de même qu’Hansel et Gretel de Tommy Wirkola puis Jack le tueur de géants réalisé par Bryan Singer, et enfin Maleficent de Robert Stromberg, relecture de La Belle au bois dormant prévue pour 2014.

En littérature, le phénomène est un peu plus ancien, on peut citer ici quelques œuvres évoquées dans la bibliographie "Station Fantastik" :
Pour certaines il s’agit de redonner une tonalité plus adulte à des contes associés à l’enfance.
  • Belle de Robin Mckinley (Édité par Mnémos, 2011) reprenant La Belle et la Bête, popularisé par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
  • Le chaperon rouge : prenez garde au loup de Sarah Blakley-Cartwright (Édité par M.Lafon, 2011), novélisation du film éponyme de Catherine Hardwicke.
  •  Ludwig Revolution, le manga de Kaori Yuki (Édité par Tonkam, en 4 tomes, 2007-2008) qui détourne les contes des frères Grimm.
Cependant, dans la plupart des cas, il s’agit plutôt de prolonger l’univers des contes, d’en imaginer la suite ou les prémisses :
- Wicked : la véritable histoire de la méchante sorcière de l'Ouest de Gregory Maguire (Édité par Bragelonne, 2011) inspiré par Le Magicien d’Oz de Lyman Frank Baum
- Peter et la poussière d'étoiles de Dave Barry et Ridley Pearson (Édité par Albin-Michel Jeunesse, 2010) qui, à l’instar du Peter Pan de Régis Loisel, imagine la naissance de ce personnage.

Toutefois, cette envie de se livrer à une relecture d’un conte en particulier est par nature  relativement contraignante et, par conséquent, certains auteurs ont préféré utiliser l’imaginaire des contes merveilleux de façon plus générale,  l’idée ayant été réellement popularisée avec la sortie au cinéma de Shrek en 2001.

 (suite et fin le 13 août...)
Damien Moutaux (Médiathèque la Corderie - Marcq-en-Baroeul)







vendredi 3 août 2012

Fantastique Maupassant


Le Horla est une nouvelle fantastique de Guy de Maupassant, voilà quelques pistes pour (re)découvrir ce livre paru en 1887
  • un site consacré à ce livre ici
  • un livre-audio, paru chez Audiolib en 2009
  • des adaptations cinématographiques ici et  
  • des adaptations en bd :
    la toute dernière de juin 2012, aux éditions du Quinquet, d'après un scénario de Frédéric Bertocchini et illustrée par Eric Puech,
    quelques infos ici et
  • une émission de France Culture "les nouveaux chemins de la connaissance" a proposé en mai dernier une semaine consacré à Maupassant, à écouter  ici



    Extrait :
    "...Je le tuerai. Je l’ai vu ! Je me suis assis hier soir, à ma table ; et je fis semblant d’écrire avec une grande attention. Je savais bien qu’il viendrait rôder autour de moi, tout près, si près que je pourrais peut-être le toucher, le saisir ? [… ]
    Je l’avais vu ! L’épouvante m’en est restée, qui me fait encore frissonner... "

    Michèle Leucérand et Patricia Le Gall
    (Médiathèque départementale du Nord)