mardi 31 juillet 2012

Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien par Joann Sfar

Samedi 28 juillet 2012 à 19h20 sur France Inter, Laura El Makki , dans son émission hebdomadaire d'été "On n'a pas fini d'en lire" se rend dans l'atelier de l'auteur de BD et réalisateur Joann Sfar pour parler d'un classique littéraire qui l'a beaucoup marqué dans son enfance "Bilbo le Hobbit "de J.R.R. Tolkien. 
Son analyse et la vision de cette œuvre à la lumière d'aujourd'hui sont très agréables à découvrir et à réécouter en suivant le lien suivant :
http://www.franceinter.fr/emission-on-n-a-pas-fini-d-en-lire-bilbo-le-hobbit-de-jrr-tolkien-par-joann-sfar
image issue du sitecommeaucinema.com
image issue du site vaste-monde-sfar.com

 Pascale Leignel (Médiathèque Départementale du Nord)
                      



lundi 30 juillet 2012

BD dont vous êtes le héros

Chevaliers, journal d'un héros
Scénario de Shuky et dessins de Waltch. Makaka Editions, 2012

Les jeunes amateurs de BD et d'heroic fantasy vont pouvoir jouer au héros dans une bande dessinée qui reprend le principe des romans dont vous êtes le héros.

Trois frères, pauvres paysans, rêvent de devenir chevaliers et un des trois frères, c'est le lecteur. D'énigmes en pièges, de combats en sortilèges, l'aventure se construit au fil des pages. En fonction des choix, la réussite ou l'échec est au bout du voyage !
La combinaison de ce type de narration avec le support BD est une super idée. A la recherche d’infos classiques dans les textes s'ajoute celle d'indices graphiques (puisque c'est une BD). L'humour est bien présent, et les énigmes font appel au calcul ou à l’observation…

Quelques avis sur cette bd ici et et aussi

Pour plus d'infos sur Makaka Editions, cliquer ici


Hervé Fautous (médiathécaire à l'Alliance Française de Quito - Équateur)
et Patricia Le Gall (Médiathèque départementale du Nord)



vendredi 27 juillet 2012

Bref historique de la littérature fantastique



"Jean Antoine, en collaboration avec Henri Vernes, réalise en 1962 une émission Hors-Texte consacrée à l'histoire de la littérature fantastique. Cet extrait propose l'intervention de 2 grands représentants belges de ce genre : Thomas Owen et Jean Ray."

A visionner ici








jeudi 26 juillet 2012

Immortelle créature de Frankenstein !

L’œuvre de Mary Shelley* continue à inspirer les créateurs :

Œuvre de Rob Roberts
 - un livre numérique interactif (édité par Profile books) propose le texte à la manière d'un livre "dont vous êtes le héros"
Plus d'infos  ici

- l'artiste américain Rob Roberts  a créé un masque  Frankenthulhu,
sorte d'hybride entre la créature de Frankenstein et le Cthulhu (créature de fiction imaginée par H.P. Lovecraft**)

- un film Frankenstein's army, réalisé par Richard Raaphorst,
pour en savoir plus, cliquez ici

Si vous voulez des infos sur les 3 œuvres en même temps,
cliquez ici

*   Mary Shelley (1797-1851) auteure anglaise  
** H.P. Lovecraft (1890-1937) écrivain américain


Marie-Françoise Delcambre et Patricia Le Gall  (Médiathèque départementale du Nord)

mercredi 25 juillet 2012

Abécédaire fantastique


Albert LEMANT
L’ABC de la trouille
Édité par l'Atelier du Poisson Soluble, 2011
 
A comme araignée, B comme bourreau, C comme chat noir, cet abécédaire de grand format explore la Peur, toutes les peurs, quelles soient petites ou grandes.
Ce nouvel album du graveur-illustrateur Albert LEMANT  fouille notre imaginaire ainsi que le monde réel et évoque tous les « monstres » des ténèbres. Chaque lettre dessinée est composée d’images.  Les illustrations en noir et blanc sont superbes et si certaines prêtent à sourire, d’autres feront frémir.
Un beau livre soigné et précis où les frissons sont garantis, à découvrir de toute urgence. Prenez votre courage à deux mains et allez-y ! Entrez dans le monde horrifiquement illustré de la trouille…



Catherine Blomme (Médiathèque départementale du Nord) 

Tous les livres de cet auteur ici

lundi 23 juillet 2012

L'univers des super-héros


Difficile d’ignorer que depuis quelques temps, non seulement les grands écrans sont envahis par une pléiade de super-héros, mais qu’en librairie aussi leurs aventures se répandent à une vitesse extraordinaire.
Si, comme pour moi, vos références BD sont plutôt « franco-belges », il n’est pas toujours évident de se retrouver dans cet univers foisonnant et d’en apprécier toute la richesse et la complexité.
Voici donc, quelques pistes pour y voir plus clair :

Sur internet d’abord, de nombreux sites et blogs sont dédiés aux comics et proposent des guides de lecture ou des chronologies, par exemple :

Sur le site « Bulles et onomatopées », deux guides pour débuter en lecture de comics :
 -  l’un pour l’univers Marvel 
 -  l’autre pour celui de DC Comics

Sur comics marvel blogspot, une chronologie ici , sans oublier Wikipedia

Ces adresses, consultées lors de mes recherches, ne sont, bien sûr, qu’une infime partie de tout ce que les passionnés offrent comme informations sur le web.


Dans l’édition, les guides et répertoires ne manquent pas non plus, en voici quelques titres :


  • Batman : l’encyclopédie (Édité par DC Comics, 2012)

  • Avengers : l’encyclopédie, Tom DeFalco (Édité par Semic, 2006)

  • Avengers : le guide complet des personnages
    (Édité par Semic, 2011)

  • Nos années Strange : 1971-1996,Sébastien Carletti, Jean-Marc Lainé (Édité par Flammarion, 2011)

  • Iron Man : le guide ultime du super-héros en armure (Édité par Semic, 2010)
     
A noter aussi :


Sur France-Info, cet été, la rubrique de Jean-Christophe Ogier "BD, bande dessinée" propose un été comics. A écouter ici
Les Inrocks consacrent un hors-série (sortie 20 juillet) aux super-héros, infos ici

Dans la "vraie vie", certaines personnes, citoyens ordinaires,  voudraient bien être des super-héros, sauver la veuve et l'orphelin, voilà quelques infos si l'envie vous prend de jouer les justiciers masqués, ici, et  
Sinon, regardez le film de Matthew Vaughn  Kick Ass


Michèle Leucérand (Médiathèque départementale du Nord)

vendredi 20 juillet 2012

Zoom Editeurs du Nord-Pas-de-Calais 1

Airvey éditions, sises à Eth (Nord) ont publié quelques titres "fantastiques" pour la jeunesse, certains d'entre eux sont signalés dans la bibliographie "Station Fantastik" de la Médiathèque départementale du Nord

  • Les Bêtises de Cambrai d' Eric Callens (2011)
    Les premières bêtises de Cambrai ont des pouvoirs magiques : quand Arthur et Laly sucent ces bonbons, ils prononcent des bêtises qui vont réellement se produire....

  • Avez-vous peur de Mary Grouette ? de Claudie Becques (2011)

    Une légende du Nord-Pas-de-Calais raconte que Marie Grouette, une étrange créature mi-femme mi-crapaud, attire au fond de l'eau à l'aide d'un crochet (le groët) les petits enfants qui s'approchent trop près des marais...



  • Les disparus de Brocéliande d'Hervé Mineur (2008)
    Une aventure extraordinaire pour Greg, Manon et Paco dans la forêt de Brocéliande, habitée, paraît-il, par des sorcières et des elfes.

  • Fondation Deus de Pierre-Arnaud Francioso (2009)
    Le Veilleur (Tome 1), Sans limite (Tome 2)
    Enlevé avec d'autres adolescents, Eloi Parinaud apprend par ses ravisseurs qu'il va devoir développer ses pouvoirs de mutant, au sein de la fondation Deus.


  • Les mémoires d'un chat de gouttière de Miguel Haler (2011)
    Un homme se réveille un beau matin dans la peau d'un chat ..

Pour découvrir toutes les parutions de cet éditeur nordiste, cliquer ici

Patricia Le Gall (Médiathèque départementale du Nord)

mercredi 18 juillet 2012

Les Inédits fantastiques


Longtemps les collections de l’Institut national de l’audiovisuel sont restées inaccessibles. Elles ont été dévoilées petit à petit, c'est ainsi, qu'après le théâtre et les fictions, nous avons  le plaisir de découvrir la collection de DVD  « Les inédits fantastiques », fictions produites pour la télévision dans les années 60 à 80.

Parmi ces inédits, quatre films adaptés de l’œuvre de Marcel Aymé
  • le nain, réalisé par Pierre Badel (1961)
Valentin, le nain, est le clou du spectacle d'un petit cirque de campagne. Une nuit, il grandit et devient un bel homme d'un mètre soixante quinze, mais la normalité n'est pas forcément facile à vivre...
  • la bonne peinture, réalisé par Philippe Agostine (1967)
Un peintre sans le sou s'aperçoit un jour que ses tableaux peuvent apaiser la faim de ceux qui les contemplent....

  • le passe muraille, réalisé par Pierre Tchernia (1977)
Léon Dutilleul, brave fonctionnaire coincé par la hiérarchie et les principes, se découvre le don de traverser les murs. Il va largement profiter de ce don, jusqu'au jour où....
  •   la grâce, réalisé par Pierre Tchernia (1979)
 Henri a été doté d'une auréole par Dieu qui estime qu'il la mérite avant sa mort, mais, bien vite, celle-ci va se révéler très gênante....

et également :

  • Le voyageur des siècles, réalisé par Jean Dréville (1971)
Cette mini-série entraîne les personnages dans un paradoxe temporel, via une machine à remonter le temps...

  •   La poupée sanglante, d’après Gaston Leroux, réalisé par Marcel Cravenne (1976)
Gabriel est un être hybride, créé de toutes pièces, résultat du travail d’un horloger génial et de son neveu, chirurgien surdoué qui lui ont greffé le cerveau d’un condamné à mort...

Des trésors audiovisuels à (re)découvrir

Dominique Lambert et Patricia Le Gall
(Médiathèque départementale du Nord)

dimanche 15 juillet 2012

L'homme invisible



Editions Spine -
couverture de Tim Phelan
L'homme invisible est un roman (publié en 1897) de l'écrivain anglais H.G. Wells (1866-1946) : le savant Jack Griffin a trouvé une formule pour se rendre invisible mais c'est irréversible. Wells fait de cet état - pourtant rêvé par chaque être humain - une terrible malédiction qui va rendre fou Jack Griffin et le conduire à semer la peur et récolter la haine.
 
 
Ce thème de l’invisibilité a largement inspiré le cinéma :
le film de James Whale en 1933 met en scène l'acteur britannique Claude Rains qui a été choisi pour sa voix par le réalisateur.
H.G. Wells a eu un droit de regard sur le script.

Le site CineclubdeCaen propose un historique complet des différentes adaptations cinématographiques de cette oeuvre.


L'homme invisible fait partie de la ligue des Gentlemen extraordinaires, la bande dessinée d'Alan Moore.

La femme invisible, quant à elle, est une des Quatre fantastiques, équipe créée en 1961 par Stan Lee et dessiné par Jack Kirby. Ce comics* a été  adapté en film par Tim Story en 2005.



Mais, au fait, où en est la recherche scientifique sur l'invisibilité ?
Voilà quelques articles à ce sujet ici,  


Patricia Le Gall (Médiathèque départementale du Nord)

* bande dessinée américaine

vendredi 13 juillet 2012

Marcel Béalu, poète et conteur fantastique



Écrivain français né en 1908 et décédé en 1993, Marcel Béalu participe, dès 1940, à l’aventure des Poètes de l’École de Rochefort (avec Bouhier, Cadou, Manoll, Bérimont…).
Ensuite, il s’en éloigne pour se rapprocher de l’esthétique érotico-onirique d’un auteur surréaliste, plus ténébreux et singulier, du nom d’André Pieyre de Mandiargues.
Ce que l’on ne sait pas toujours, c’est que Marcel Béalu, ex-chapelier-poète, devenu libraire à Paris, dans une ancienne boucherie, au 62 de la rue Vaugirard, à l’enseigne du « Pont Traversé »*, écrivit aussi des livres inquiétants, tourmentés, mêlant l’étrange et le fantastique. Livres en prose ou contes brefs remarquables et remarqués, comme autant de petits bijoux de perfection formelle, qu’il conviendrait de redécouvrir au plus vite…

Aujourd’hui encore, « on s’explique mal que ces livres proprement météoriques composés entre 1941 et 1953 aient été si peu lus » écrit Georges-Arthur Goldschmidt. Alors que ces textes fascinèrent en leur temps des lecteurs non négligeables : Max Jacob, Antonin Artaud, mais aussi Jean Paulhan et André Pieyre de Mandiargues, « nous révélant un héritier secret d'Hoffmann et de Kafka. »
Pour enfoncer le clou, ajoutons qu’au lendemain de la Guerre, Antonin Artaud  disait découvrir, dans les contes autant que dans les courts romans de Marcel Béalu (Mémoires de l'Ombre 1941; L'Expérience de la Nuit 1945 ; Journal d'un mort 1947), « un écrivain selon ses vœux  tourmenté comme lui par la cruauté d'être. »
Marcel Béalu poursuivra encore dans la même veine avec son roman L'Araignée d'eau (1948) et surtout  Contes du demi-sommeil (1960) qui regroupe l’essentiel de ses textes brefs, ciselés, d’une à trois pages à peine, mais qui suffisent à vous embarquer, à chaque fois, dans la fantasmagorie de leur auteur. Ensuite, il semble que l’inspiration de Marcel Béalu semble s’apaiser.
Tous ces livres ont été plusieurs fois réédités, notamment, chez Phébus. Ils devraient faire partie des chefs-d’œuvre incontournables de notre patrimoine littéraire.
Qui de mieux que Jean Paulhan, brillant secrétaire de rédaction des éditions Gallimard, découvreur et défricheur des talents de la nrf, pour donner un avant-goût de l’univers de Marcel Béalu en quelques lignes :

« Lire une page de Marcel Béalu, c'est pénétrer dans un pays singulier, un pays qui pourtant doit bien exister quelque part, plus haut ou plus bas que la terre, le pays de derrière la glace, ou de derrière l'eau, ou de derrière le ciel - ou de derrière nous. Il n'est pas de pays plus simple, ni plus logique, d'une logique si parfaite qu'elle rejoint la poésie. (…) On s'y sent immatériel ; pourtant il semble que le cœur y frôle toujours le fil de quelque lame. »

* La librairie existe toujours à Paris à la même adresse. Elle est tenue par Marie-José Béalu, dernière compagne du poète.
 
Contes du demi-sommeil & Journal d’un mort

Les courts récits de Marcel Béalu sont, en effet, souvent énigmatiques, leur atmosphère étrange. Le lecteur paraît flotter dans une réalité qui peut basculer, lui échapper ou déraper, à tout moment, dans le fantastique. Ces contes ne sont pas non plus dépourvus d’humour et d’ironie philosophique.
Prenons, par exemple, deux textes significatifs extraits de Contes du demi-sommeil :
Le premier intitulé « Professeurs à la boule » rappelle une fameuse scène de la série télévisée britannique « Le Prisonnier » diffusée en France en 1968 :

« Plusieurs éminents professeurs, au retour d’un congrès, rencontrèrent une boule. Elle descendait lentement la route et ils s’écartèrent pour lui livrer passage. » Les professeurs se succèdent, puis s’extasient devant les évolutions de cette mystérieuse et singulière boule de trois mètres de diamètre », jusqu’à la chute du texte qui ne défait ni notre surprise, ni le comique de la situation. La boule en lévitation, entre terre et ciel, qui intrigue la communauté des scientifiques jusqu’au crépuscule, se révèle être en fait… « un œuf d’ange ».

Le titre du second texte intitulé « Ville Volante » est déjà, à lui seul, suffisamment explicite. De quoi s’agit-il ? La nuit, dans un énorme barouf, une ville se détache soudainement du sol et s’envole pour un voyage intersidéral à la grande stupéfaction de ses habitants stoïques, laissant sur la terre un cratère comme « une tourbière nauséabonde d’où couraient, affolés, termites et scolopendres ».

À chaque récit, la minutie de la description et l’implacable logique d’horlogerie des textes de Marcel Béalu emportent l’adhésion !

Dans un autre livre, « Le Journal d’un mort », Béalu  enchaîne, au contraire, les courtes proses pour dérouler le journal intime, grinçant, d’un mort. Chaque texte  raconte  - un peu comme pour le personnage Plume d’Henri Michaux - les errements d’un  être étrange, vaporeux, suspendu, qui semble errer, malgré lui, entre le monde des morts et celui des vivants, juché sur une cheminée. Il lui arrive toutes sortes de péripéties, plus incongrues les unes que les autres, terribles ou incroyables, entre rêves et cauchemars. Si le personnage, sorte de revenant malfaisant, est doté d’étranges pouvoirs, en même temps il se retrouve souvent seul, perdu, isolé, du monde des vivants, qui lui devient même hostile à certains égards.
« J’aimais crier sauve-qui peut dans les endroits publics, casser les assiettes sur la tête des convives, m’asseoir à l’envers dans les fauteuils, introduire dans une orange creuse la flamme d’une bougie, coudre le chat dans l’édredon, enfermer mon cœur dans la soupière, faire semblant de dormir dans les tiroirs, crier oua oua oua dans les cimetières, déclouer de temps en temps une étoile et la cacher dans la main d’un enfant… Et tout ce que j’aime encore et que je ne peux pas dire ! »
Même dans ces textes poétiques, Marcel Béalu est un des seuls à avoir su réaliser cette alliance rare et précieuse entre poésie et fantastique :
Un étranger ne saurait pénétrer
Dans cette ville de cristal
Où libre et prisonnier je vacille
Flamme dans le vent
Marcel Béalu ne saurait être oublié. Ses livres en prose sont envoûtants. « Cet écrivain du secret », selon les mots  même de son biographe Yves-Alain Favre, inquiète et conduit à l’essentiel. »
Je vous invite à plonger, à votre tour, dans l’eau noire des livres « pleins de mystère, de fantastique et d’inattendu », où l’érotisme et l’onirisme de Marcel Béalu décuplent encore leur fantasmagorie.
François-Xavier Farine (Médiathèque départementale du Nord)

Bibliographie disponible :

Les messagers clandestins : contes, 2005, 13 €.
L’Araignée d’eau (bref roman), Phébus, 1994,  15,30 €.
Chemin marqué (Anthologie poétique), Rougerie, 2000, 10,98 €.
Marcel Béalu par Yves-Alain Favre et Jean-Jacques Khim
(Monographie suivie d’un choix de textes), Seghers, Coll. Poètes d’aujourd’hui n°263,  11,60 €.


Il existe un fonds Marcel Béalu qui est conservé à la Bibliothèque universitaire d’Angers comprenant des photos de ses amitiés littéraires avec Max Jacob et les poètes de l’École de Rochefort.



mardi 10 juillet 2012

Sylvo Sylvain, enquêteur fantastique



Dans un Paris du XIXe siècle, appelé Panam, où les humains côtoient des nains, des cen­taures taxis et des elfes ban­nis de leurs forêts, Sylvo Syl­vain, un elfe détec­tive privé, est confronté à des affaires peu relui­santes. Un jour, suite à un atten­tat meur­trier, il se trouve mêlé à une machi­na­tion, et se voit chargé de l’enquête par les puis­sants ducs de la ville.

Voici un roman qui sort un peu des sen­tiers bat­tus et prend un pari un peu ris­qué : marier le roman noir, le fan­tas­tique et le roman avec trame his­to­rique. Pari gagné !
Certes, au début, on peut être un peu dérouté par ce mélange de genres, mais l’auteur a su gar­der les élé­ments qui font un bon roman noir et rajou­ter quelques élé­ments de fan­tas­tique. On retrouve ainsi le détec­tive indi­vi­dua­liste avec un passé obs­cur, les «  petits pro­blèmes » avec les auto­ri­tés, les enquêtes banales qui se trans­forment en com­plot géné­ral et bien sûr la femme fatale…
Mais voilà, notre héros est un elfe à la peau verte, son com­pa­gnon est tout droit sorti d’un conte de fée bre­ton, et le par­rain de la pègre locale est un far­fa­det de 15 cm de haut.
J’ai beau­coup appré­cié que l’action se situe à Paris, dans des endroits connus, mais revi­si­tés à la sauce fan­tas­tique. L’intrigue est un peu télé­pho­née, mais c’est une petite erreur qu’on par­donne volon­tiers tant on se laisse absor­ber par l’ambiance  très par­ti­cu­lière de Panam, de ce Paris fan­tas­tique.
Les élé­ments fan­tas­tiques s’incorporent bien à l’histoire et rajoutent à l’authenticité de l’univers : on ren­contre ainsi des chauf­feurs de taxi cen­taures qui sont aussi leur propre taxi ou encore des motos à vapeurs qui rajoutent un petit côté « steam­punk* » à un uni­vers déjà fort riche.

L’auteur a volon­tai­re­ment laissé sa fin ouverte et dis­sé­miné plu­sieurs indices menant à une intrigue plus large. C’est avec plai­sir que je retrou­ve­rai les aven­tures de Syl­vo Sylvain**, un per­son­nage qui a su me faire sou­rire à chaque page.



Hervé Fautous (médiathécaire à l'Alliance Française de Quito - Équateur)



* sous-genre de l'uchronie dans lequel la rupture dans le cours de l'Histoire est liée à  une maitrise de la vapeur (steam)
 **  Avant le déluge, la suite des extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé. Editions Mnémos, 2011.

lundi 9 juillet 2012

Arbres et formules magiques

Mercredi 11 juillet 2012 à 14h30, à Tourcoing (Nord), l’Espace Naturel Lille Métropole et la Ferme Dehaudt vous emmènent en promenade, le long des berges du canal de Roubaix.


Venez découvrir le langage des arbres et leurs étranges dialogues avec les êtres humains, et écouter les légendes liés aux arbres : par exemple, savez-vous que le chêne, l’arbre sacré des druides, est synonyme de force et de solidité ou que certains saules têtards possèdent des cavités si vastes que l’on peut entièrement s’y glisser ?
Une belle balade entre fantastique et réalité !

Arbres et formules magiques
Rendez-vous mercredi 11 juillet 2012 à 14h30, quai du Halot à Tourcoing

Durée : 2h
Chaussures de marche conseillées
Sortie gratuite et ouverte à tous
Renseignements : Ferme Dehaudt : 03 20 98 55 09

vendredi 6 juillet 2012

Jacques Sirgent, vampirologue

Jacques SIRGENT a été l'invité de la Médiathèque départementale du Nord, lors de Passerelles du 11 juin 2012.

Cliquez ici pour visionner sa conférence sur les vampires, son sujet de prédilection, sa passion.

Jacques Sirgent a ouvert un musée à Paris consacré aux vampires, à visiter ici



Son dernier livre, paru en 2012, est consacré à la Louisiane, terre de vampires et de sorcières, édité chez Juste pour Lire (3ème volet de la série Voleurs d'âmes).




jeudi 5 juillet 2012

Hunger games - 2/2

Le renouveau du roman d’anticipation

Le renouveau du genre, symbolisé notamment par Hunger Games de Suzanne Collins, se caractérise à mon avis par plusieurs éléments :
- l’abandon d’une approche essentiellement basée sur les progrès scientifiques
- la dimension de fable universaliste des grands classiques du genre
- l’ajout d’éléments issus des récits d’aventures et de fantasy
Depuis quelques années, le roman d’anticipation pour adultes revient quelque peu sur le devant de la scène en s’appuyant sur quelques thèmes majeurs de l’actualité : écologie, géopolitique, science...
Au confluent des genres évoqués précédemment, ces  romans sont à la fois moins ambitieux d’un point de vue philosophique mais plus soucieux de réalisme.
On peut évoquer pêle-mêle les œuvres suivantes :
  • Le Fleuve des dieux d’Ian McDonald évoquant l’Inde en 2047
  • Julian : apostat, fugitif, conquérant de Robert Charles Wilson traitant de la déchéance d’une Amérique privée de ressource énergétique
  • Un paradis d'enfer de David Marusek évoquant la fin de la société de consommation
  • Royaume-désuni de James Lovegrove dans lequel il imagine la désintégration politique de la Grande-Bretagne
  •  Les diables blancs de Paul McAuley narrant les dérives de la génétique dans l’Afrique de 2040
  •  Auprès de moi toujours de Kazuo Ishiguro adapté au cinéma sous son titre original, NeverLet Me Go, œuvre très originale s’interrogeant notamment sur les dérives du clonage.
  • 1Q84 d’Haruki Murakami, roman relativement atypique n’appartenant pas réellement à la science-fiction ; il s’agit toutefois d’un hommage direct à 1984 de George Orwell
Bien que les arguments précédents tiennent la route, le renouveau du roman d’anticipation reste incontestablement lié à l’explosion de la littérature dite pour adolescents.

La science-fiction étant un genre qui se veut relativement réaliste, exception faite de la space fantasy, il est en général difficile d’y inclure l’un des archétypes qui fonctionne le mieux dans les littératures de l’imaginaire : celui du héros qui par ses seules actions peut modifier le destin de l’humanité. Dans le cadre des romans jeunesse, l’envie d’inclure dans des œuvres d’essences dystopiques des personnages héroïques, susceptibles d’influencer positivement le destin des sociétés, devient une évidence.
On voit donc naître des univers originaux, voir antinomiques, puisque la dystopie se teinte d’optimisme, les personnages se découvrant la capacité de mettre fin à la tyrannie.

Comme les titres évoqués précédemment issus de la littérature pour adultes, ces romans pour ados ne se concentrent le plus souvent que sur un aspect bien précis d’une société totalitaire.
Ainsi, dans Hunger Games, l’univers dystopique est relativement riche avec une Amérique  post-apocalyptique divisé en 12 districts chargés de fournir les différentes productions destinées à la capitale : Capitole. Le cœur de l’intrigue se concentre sur les hunger games (les jeux de la faim) institués à la suite de la révolte de l’ancien 13ème district, et qui s’inspirent du mythe du Minotaure (des jeunes gens issus des 12 districts s’affrontent dans un combat à mort, le vainqueur se voyant offrir la possibilité de vivre dans la capitale).
Deux idées sont ainsi principalement développées, à la fois la rébellion contre la dictature, thème qui n’est pas forcement lié à l’anticipation, et la critique d’une dérive de notre société poussée à son paroxysme (ici les excès de la société du spectacle et notamment de la téléréalité).

Cette double approche de la dystopie se retrouve dans plusieurs œuvres que les bibliothécaires et autres libraires ont découvert et qui, sans atteindre le statut de phénomène littéraire que l’on peut attribuer à Hunger Games, ont parfaitement rencontré leur public.
  • La déclaration de Gemma Malley ainsi que les autres œuvres de cet auteur qui évoquent les dérives d’un monde tourné vers la quête de l’immortalité à tout prix.
  • Birth marked de Caragh M.O'brien, une société dystopique née d’une catastrophe climatique.
  • Uglies de Scott Westerfeld décrivant une société ou la beauté définie la place dans la société
  • Promise d’Ally Condie dans lequel l’héroïne décide d’aller à l’encontre des règles d’un monde qui dicte les moindres événements de la vie.
  • Divergent de Veronica Roth sur le thème assez proche d’une société divisée en factions auxquelles on appartient en fonction de tests effectués à la fin de l’adolescence.
  • Oceania d’Hélène Montardre, fable écologique teintée de fantastique sur un monde submergé par ses océans.
  • Autre-monde de Maxime Chattam, roman à la lisière du fantastique et de l’anticipation, hommage lointain à Sa Majesté des mouches de William Golding.
  • Et enfin Incarceron de Catherine Fisher, roman relativement original évoquant un monde ayant fait le choix de rester figé dans une reconstitution du 18ème siècle et dans laquelle la technologie sert uniquement dans la prison d’incarceron. Cette série qui mélange la dystopie et la science-fiction pourrait bien être le prochain phénomène du genre puisque la 20th Century Fox en a acquis les droits.
On peut conclure en citant deux romans plus adultes susceptibles d’intéresser les amateurs d’Hunger Games :
  •  Wang de Pierre Bordage, dans lequel l’Europe et l’Amérique utilisent des immigrés pour mettre en scène d’immenses jeux de rôles : des jeux uchroniques dans lesquels les protagonistes se combattent jusqu'à la mort.
  •  Battle royale de Koshun Takami dans lequel des lycéens japonais doivent s’affronter sur une île jusqu'à ce qu’il ne reste qu’un seul survivant.



Par nature les romans d’anticipation sont en phase avec leur époque. 1984, Le meilleur des mondes ou Fahrenheit 451 sont une réaction au totalitarisme et le cyberpunk naît avec le développement de l’informatique, s’interrogeant sur la nature de l’humain : conservons-nous notre humanité si l’on améliore l’homme par la  technologie, et dans le même temps les « Intelligences artificielles » peuvent elles devenir de nouvelles formes d’humanité ?
La société actuelle est relativement paradoxale en ce sens qu’elle porte en elle des dérives qui pourraient la condamner à plus ou moins brève échéance, déshumanisation de l’économie, volonté exacerbée d’accéder à la notoriété, mais dans le même temps  nous vivons une époque qui peut être considérée comme relativement bénie : pas de conflits mondiaux, allongement de l’espérance de vie…
Le renouveau de l’anticipation est à l’image de ce paradoxe, désireux de témoigner des dérives de notre société mais dans le même temps soucieux de montrer, notamment aux jeunes générations, qu’un avenir plus optimiste dépend en partie de nos actions à venir.


Damien Moutaux et Tristan Wallet (Médiathèque La Corderie, Marcq-en-Baroeul)


 



mercredi 4 juillet 2012

Festival de contes

Quaëdypre (Nord) propose les 7 et 8 juillet 2012 le Festival des Biensfaits.
La compagnie Sylenpso va ainsi fêter les 5 ans de son festival, au cœur de la Flandre.

Les Biensfaits, ce sont des artistes des quatre coins de la terre, qui viennent raconter les histoires de leur pays, avec des contes, des danses et de la musique.
Des infos  ici  et


mardi 3 juillet 2012

Spectacle fantasmagorique


Le Groupe ZUR (Zone Utopiquement Reconstituée) s'installe aux Prés du Hem à Armentières (59) pour cinq soirées du 4 au 8 juillet 2012.
Il présentera HoriZone, sa nouvelle création. Au cœur du paysage, les spectateurs vont vivre une expérience fantasmagorique surprenante.
Réservation obligatoire au 03 20 63 11 27 ou presduhem@enm-lille.fr

lundi 2 juillet 2012

Le film fantastique à Neuchâtel


Neuchâtel (Suisse) propose, début juillet, son festival annuel du film fantastique, le NIFFF :
Une programmation riche et diversifiée,
des films originaux et décalés,
un cinéma qui transgresse le quotidien....

Toutes les infos ici
La revue de presse pour l'édition NIFFF 2011 est